L’Ukraine revendique des frappes sur des sites énergétiques en Russie


Le Congrès américain a adopté, mardi 23 avril, une gigantesque enveloppe d’assistance militaire et économique pour l’Ukraine, fruit de mois de tractations extrêmement tendues et laborieuses.

Les infos à retenir

⇒ L’Ukraine revendique des frappes sur des sites énergétiques en Russie

⇒ Les Etats-Unis approuvent une aide de 61 milliards de dollars à l’Ukraine

⇒ L’Ukraine suspend ses services consulaires à l’étranger

L’Ukraine revendique des frappes sur des sites énergétiques en Russie

L’Ukraine a frappé avec des drones des sites énergétiques dans la région russe de Smolensk, à quelque 400 kilomètres de ses frontières, a affirmé mercredi à l’AFP une source au sein du secteur ukrainien de la Défense, soulignant qu’il s’agit de “cibles légitimes”.

Des drones ukrainiens ont frappé “deux dépôts pétroliers” qui “stockaient 26 000 mètres cubes de carburant” lors de cette opération organisée par le service ukrainien de sécurité (SBU), a affirmé cette source. Cette revendication intervient sur fond de tensions avec Washington, qui a publiquement critiqué les frappes de Kiev sur des sites énergétiques situés sur le sol russe.

Le Congrès américain adopte l’aide militaire à Kiev

Le président américain Joe Biden a affirmé, mardi, que les Etats-Unis allaient “commencer à envoyer des armes et du matériel à l’Ukraine cette semaine”, après le vote par le Congrès d’une aide très attendue par Kiev. Washington a adopté mardi une gigantesque enveloppe d’assistance militaire et économique pour l’Ukraine, fruit de mois de tractations extrêmement tendues et laborieuses au Congrès. Le plan d’aide de 95 milliards de dollars, qui comprend des fonds pour Israël, Taïwan et un ultimatum à TikTok, a reçu un très large soutien au Sénat américain.

Le président Joe Biden a aussitôt annoncé qu’il allait promulguer le texte, adopté quelques jours plus tôt à la Chambre des représentants, l’autre composante du Congrès américain. Le Congrès a répondu à “l’appel de l’histoire” avec cette loi qui vise à “renforcer notre sécurité nationale et à envoyer au monde un message sur la puissance du leadership américain”, a ajouté Joe Biden dans un communiqué de la Maison-Blanche.

Zelensky se dit “reconnaissant”

Sur les réseaux sociaux, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit “reconnaissant envers le Sénat des Etats-Unis pour avoir approuvé une aide vitale pour l’Ukraine”. Ces fonds sont le résultat de mois de négociations extrêmement acrimonieuses, d’allées et venues du président ukrainien à Washington, et de pressions d’alliés à travers le monde. Selon lui, “les capacités à longue portée, l’artillerie et la défense aérienne de l’Ukraine sont des outils essentiels pour rétablir plus rapidement une paix juste”.

L’adoption de ce plan d’aide de 61 milliards de dollars est un soulagement pour l’armée ukrainienne, confrontée à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions, face aux pressions constantes des troupes russes à l’est.

Le chef républicain au Congrès a fini par soutenir la reprise de l’aide militaire et économique, avec cette justification : “Je préfère envoyer des munitions à l’Ukraine qu’envoyer nos garçons se battre”. Ce plan d’aide autorise aussi le président Biden à confisquer et à vendre des actifs russes pour qu’ils servent à financer la reconstruction de l’Ukraine. Une idée qui fait son chemin auprès d’autres pays du G7. Une grande partie de l’enveloppe servira par ailleurs à reconstituer les stocks de l’armée américaine et reviendra aux usines d’armement aux Etats-Unis.

Nouvelle aide du Royaume-Uni

En parallèle, le Royaume-Uni va sensiblement augmenter ses dépenses consacrées à la défense d’ici à 2030, a annoncé mardi à Varsovie le Premier ministre britannique Rishi Sunak, tout en s’engageant à verser une aide supplémentaire de 500 millions de livres à l’Ukraine.

En visite en Pologne, Rishi Sunak a expliqué que ce “plus grand renforcement de la défense nationale en une génération” était nécessaire quand “un axe d’États autocratiques comme la Russie, l’Iran et la Chine travaillent de plus en plus ensemble pour saper les démocraties et remodeler l’ordre mondial”.

L’Ukraine pousse les hommes en âge de combattre à rentrer au pays

Confrontée à une pénurie de soldats, l’Ukraine a annoncé mardi avoir suspendu ses services consulaires pour les hommes âgés de 18 à 60 ans et vivant à l’étranger, dans l’optique de faire rentrer au pays des forces vives pour combattre la Russie. Kiev interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l’étranger à quelques exceptions près. Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d’hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d’aller au front.

Les autorités ont récemment adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants. Elles ont aussi baissé l’âge de mobilisation de 27 à 25 ans. Dans cette dynamique, la diplomatie ukrainienne a donc annoncé mardi dans un communiqué “une suspension temporaire de la réception de nouveaux dossiers pour des services consulaires” concernant les hommes de 18 à 60 ans vivant à l’étranger. Selon cette source, seule la délivrance de “cartes d’identité pour rentrer en Ukraine” est maintenue pour cette catégorie d’hommes. L’arrêt des services consulaires pourrait théoriquement pousser des Ukrainiens à rentrer au pays.

Un ministre russe accusé de corruption à Marioupol

Un ministre adjoint russe de la Défense, Timur Ivanov, a été arrêté pour corruption présumée, a annoncé mardi le Comité d’enquête russe, qui n’a pas donné plus de détails. Timur Ivanov fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne en tant que haut fonctionnaire du ministère de la Défense chargé de la construction d’installations militaires.

La Fondation anti-corruption, créée par le défunt leader de l’opposition Alexeï Navalny, a publié une enquête sur lui en 2022. Selon cette enquête, le ministre adjoint a supervisé et profité de projets de construction à Marioupol, en Ukraine, ville qui est tombée sous le contrôle de Moscou après un siège de plusieurs mois. Selon l’enquête de l’organisation, interdite en Russie pour “extrémisme”, le ministre a également divorcé de sa femme pour lui permettre de contourner les sanctions de l’UE.




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